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lundi 7 septembre 2009

TERRES POUR TOUS

Le possesseur d'une seigneurie porte le titre de seigneur, c'ÉTAIT le plus souvent une institution ecclésiastique.Le seigneur est le propriétaire direct ou éminent des biens fonciers de sa seigneurie.

Dans certains pays comme le Royaume-Uni des réalités ressortissantes de la seigneurie subsistent encore.

On estime entre 40 000 et 50 000 le nombre de seigneuries en France au XVIIIe siècle.


La seigneurie est un ensemble de terres, c’est-à-dire de propriétées foncières, de droits et de redevances. Elle est dans une certaine mesure, l'héritière de la villa de l’Antiquité tardive en même temps que la résultante de l'éparpillement du pouvoir public avant l'an Mil[1]. La seigneurie est le cadre privilégié par lequel l’aristocratie médiévale assure sa prééminence sociale, économique et politique. La limitation des prérogatives seigneuriales est l'un des biais par lequel le pouvoir des États s'affirme à la fin de l'époque médiévale et durant l'époque moderne.

Il arrive même que dans des régions de seigneuralisation tardive, tel que la Prusse de l’ordre Teutonique, les droits de la seigneurie foncière, tels que la corvée, soient transcendés par des droits d'origine banale comme le servage[1].


Le contrôle de la justice par le seigneur est peut-être l'héritage le plus important de la seigneurie

La seigneurie à l'époque moderne.

La seigneurie survit dans l'époque moderne comme l'un des cadres structurants la société rurale.
La colonisation française du Canada illustre bien la place importante que réserve les hommes de l'époque moderne à la seigneurie. En effet alors que cette institution peut nous apparaître comme déjà au XVIIe siècle une survivance du moyen Âge, les autorités de colonisation vont fonder leur régime d'exploitation des terres sur elle. La première seigneurie attestée semble être celle de Louis Hébert en 1623[9], mais c'est surtout à partir des années 1630 que la Compagnie des Cent-Associés, à laquelle le roi a concédé la seigneurie de toute la Nouvelle-France, inféode en grand nombre des seigneuries sur l'axe du Saint-Laurent. Comme en France, les seigneuries de Nouvelle-France associent des éléments fonciers et de puissance publique, tel l'exercice de la justice. Ces prérogatives sont elles aussi rognées par le pouvoir royal qui cherche à leur soustraire une part importante des affaires judiciaires, en ne leur laissant plus que la basse justice. La plupart des justices seigneuriales de Nouvelle-France disparaissent au cours du XVIIIe siècle[10].

La superficie moyenne d'une seigneurie est de 5 km sur 15 km. Les terres y sont orientées nord-ouest et sud-est, et sont perpendiculaires à un cours d'eau, principale voie de communication.Chaque censitaire reçoit une terre qui forme un rectangle étroit (environ 1600 mètres de profondeur et 150 mètres de largeur). La façade des premières censives concédées donne sur l'eau. On appelle rang la succession de censives le long d'une rivière. Lorsque le premier rang est complet, on concède de nouvelles censives qui formeront un second rang derrière le premier. Une route appelée montée reliera alors les rangs. On poursuit de cette façon jusqu'à ce que la seigneurie soit tout habitée.

Cette répartition des terres, qui défavorise l'apparition de villages, fait que les habitations sont distantes de 150 mètres les unes des autres. On peut voir encore aujourd'hui les traces du régime seigneurial sur le territoire québécois.


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